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    Fiche bac : Le Travail

     

     

    I] Définitions

     
    - Aliénation : Etymologie : latin alienus, qui appartient à un autre. 
    Sens philosophique concernant l'esprit : action de devenir autre que soi, de se saisir dans ce qui est autre que l'esprit, à savoir le sensible, la chose... (Hegel).
    Sens philosophique : état de celui qui se trouve devant les produits de son activité comme devant une puissance étrangère qui le domine ; ainsi devient-il esclave de ses propres productions, marchandise, capital, argent... (Marx).
    - Capital: du latin capitalis, qui concerne la tête. C'est, économiquement, la richesse produisant de la richesse et pouvant rapporter un revenu. La richesse du capital ne passe pas immédiatement dans la consommation. Selon le marxisme, c'est la valeur permettant, par l'exploitation des salariés, une obtention de plus-value. 
    - Individu : Etymologie : du latin individuus, indivisible. 
    Selon Paul Veyne, « on entendra ici, par 'individu', un sujet, un être attaché à sa propre identité par la conscience ou la connaissance de soi [...]. Au sens convenu ici, donc, un individu n'est pas une bête dans le troupeau ; c'est au contraire un être qui attache du prix à l'image qu'il a de lui-même ».
    - Plus-value: elle désigne chez Marx la valeur supplémentaire produite par le travail de l'ouvrier salarié et que le capitaliste s'approprie sans la payer.
    - Production: du latin productio, allongement, prolongation. C'est l'activité par laquelle on modèle et transforme une matière, de l'information, etc., pour créer et fabriquer des biens, matériels, intellectuels, ou autres; production, distribution, consommation, sont les fonctions fondamentales de l'économie; ce concept joue, dans la pensée marxiste, un rôle considérable; cette pensée étudie la production dans le cadre d'une organisation sociale déterminée, avec rapports et luttes de classes.
    Travail: Etymologie : latin populaire tripaliare, qui signifie « torturer avec le tripalium », appareil formé de trois pieux, servant à assujettir et immobiliser certains animaux (chevaux notamment) pour les ferrer. Le travail consiste, d'un point de vue philosophique, en une activité consciente et volontaire, par laquelle l'homme extériorise dans le monde des fins destinées à le modifier, de manière à produire des valeurs ou des biens socialement ou individuellement utiles et à satisfaire ainsi ses besoins. Dans un sens plus ordinaire hérité de la chrétienté, le travail est une activité pénible et contraignante, exigeant un effort douloureux.


    II] Pensées des philosophes

     
    - Karl Marx : il définit le travail comme une activité spécifiquement humaine régie par la conscience du but à atteindre duquel se subordonne la volonté. Pendant tout sa durée, outre les efforts qu'exige le travail dont une attention soutenue, il doit y avoir « une tension constante de la volonté ». Ensuite, Marx fustige le fait que l'on utilise les différentes capacités productives de l'Homme d'une façon qui n'est pas conforme à leur nature. Ce n'est pas le produit du travail qui sert à gagner de l'argent, c'est la capacité elle-même (la force de travail) qui est vendue à autrui et donc qui est aliénée. Enfin, pour Marx, le salarié est dépendant du capital. Le salaire le plus bas correspond à la simple subsistance du travailleur. Dans l'économie capitaliste telle qu'il la voit, le travailleur salarié est considéré comme un outil vivant. Comme tout produit vendu sur le marché, sa force de travail est achetée parce qu'elle constitue une valeur d'usage, mais au prix de sa valeur d'échange.


    - Friedrich Hegel : Au-delà de la formation du moi individuel, c'est dans le Travail et dans l'Histoire que la négation s'exprime avec sa pleine puissance édificatrice. Travailler, c'est en effet nier la nature pour la vaincre, c'est construire des outils pour soumettre le monde extérieur à la forme humaine. Ainsi l'Homme humanise-t-il les choses et dompte-t-il la nature. Il exerce une activité pratique, expression qui désigne une transformation des choses extérieures, marquées, dès lors, du sceau de l'intériorité humaine et de la négativité. Dans sa dialectique du maitre et de l'esclave, Hegel souligne que bien qu'a priori le maitre soit plus libre, c'est bel et bien l'esclave qui travaille sur lui-même, « se forme et s'éduque », et devient plus libre que son maitre qui devient dépendant de cet esclave, consomme les produits crées par un autre, et sa satisfaction n'en devient alors qu'éphémère et courte. Enfin, il affirme surtout que le désir est négateur, il est consommation.


    Nietzsche : il critique le travail aliéné, qui consiste à un « dur labeur du matin au soir ». En effet, il repousse les désirs, l'utilisation de la volonté, le goût même de la liberté. Un tel travail prive l'Homme de ses principales capacités. Ce travail fatigue dans des proportions hors du commun ; et cela nouséloigne de l'humanité. Après tout, si le travail est tant valorisé, cela émane d'une crainte de l'individualisme, et d'une volonté d'uniformisation. 
    - Auguste Comte : « Le travail positif, c'est-à-dire notre action réelle et utile sur le monde extérieur, constitue nécessairement la source initiale [...] de toute richesse matérielle, tant publique que privée. » (Système de politique positive, in Auguste Comte, Textes, p.134, Bordas).


    III] Citations
    - Auguste Comte : « Le travail est la mise en jeu de toutes les richesses et de toutes les forces naturelles ou artificielles que possède l'humanité dans le but de satisfaire tous ses besoins. »
    - Fourier, Théorie de l'unité universelle: « Le travail sociétaire*, pour exercer une si forte attraction sur le peuple, devra différer en tout point des formes rebutantes qui nous le rendent si odieux dans l'état actuel. [...] Enfin, que le peuple jouisse dans ce nouvel ordre, d'une garantie de bien-être, d'un minimum suffisant pour le temps présent et à venir, et que cette garantie le délivre de toute inquiétude pour lui et les siens. »
    * Le travail sociétaire, c'est le travail tel qu'il sera organisé au sein de la nouvelle association de travailleurs, le « phalanstère » .

    - Hegel La phénoménologie de l'esprit: « Le travail [...] est désir réfréné, disparition retardée : le travail forme. Le rapport négatif à l'objet devient forme de cet objet même, il devient quelque chose de permanent, puisque justement, à l'égard du travailleur, l'objet a une indépendance. » 
    « La médiation qui prépare et obtient l'objet pour le besoin particularisé, c'est le travail. Par les procédés les plus variés, il spécifie la matière livrée immédiatement par la nature pour différents buts. »


    - Marx Das Kapital: « Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'Homme et la nature. L'Homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d'une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, [...] il les met en mouvement, afin de s'assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie. » 
    « Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur. Ce n'est pas qu'il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup 
    son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d'action, et auquel il doit subordonner sa volonté. » 


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  • 1] Définitions

     
    - La liberté : Il semble facile de définir la liberté et la plupart du temps on la considère comme la capacité de faire ce que l'on veut. Le problème devient plus évident lorsqu'on se rend compte que la volonté ne se confond pas avec les désirs et que faire ce que l'on veut cela n'est pas forcément faire ce que l'on désire. Dans un registre philosophique, le mot liberté désigne le pouvoir de notre volonté, de choisir ses fins, et d'agir de son propre mouvement sans résulter entièrement des facteurs qui agissent sur elle.


    - Le déterminisme : Le principe de causalité implique qu'il n'y a pas d'effet sans cause. C'est un principe qui permet à l'Homme d'étudier les sciences de la nature. De ce point de vue, tout se produit de manière nécessaire, et il n'existe pas d'évènement qui soit simplement contingent (possible). Il en découle que l'Homme, appartenant à la nature, est lui aussi soumis, semble-t-il, au principe de déterminisme.


    - Le fatalisme : Donc déterminisme ne se confond pas avec fatalisme selon lequel tout ce qui arrive est déjà prévu. Cela arriverait donc quoique je fasse. (Exemple d'Œdipe). Le fatalisme nie le principe de causalité. Quelle serait la responsabilité de l'Homme si fatalisme il y a ?


    - Le libre-arbitre : on appelle libre-arbitre la faculté de choisir entre faire une chose ou ne pas la faire sans que ce choix soit déterminé par autre chose que par notre volonté.


    2] Pensées de philosophes sur la liberté


    - Les stoïciens : Chez les Stoïciens, on considère que la Nature est soumise à un ordre invariable auxquelles les actions des Hommes ne peuvent rien changer. Pour le Stoïcisme, tout est prévu d'avance et la liberté de l'Homme consiste à comprendre le destin, à l'accepter, et même à coïncider avec lui de manière volontaire. Seulement, ils font une exception à la puissance du destin en mettant nos pensées hors de son influence. Nos idées dépendent de nos volontés.


    - Spinoza : Sa philosophie est un déterminisme radical. Il se pose alors une question de la plus haute importance : quelle place cette conception déterministe laisse-t-elle au jugement moral ? En effet, si les idées et les actions des individus obéissent à un déterminisme causal, il est impossible de rendre le sujet responsable de ses actes. À l'imputation morale et juridique on doit simplement substituer l'explication causale. Le pire des criminels était déterminé à être criminel exactement comme les gros poissons sont déterminés à manger les petits.


    -Kant : Il fait le même constat que Spinoza : il précise que même si une action fautive peut s'expliquer entièrement par les causes qui l'ont déterminé, on n'en blâme pas moins son auteur. Le refus du libre-arbitre semble conduire au rejet de l'idée de responsabilité. Il ne serait pas possible de punir une personne qui a commis un crime si on ne considérait pas cette personne libre.

     

    3] Citations de philosophes sur la liberté

     
    « Il n'y a dans l'âme aucune volonté absolue ou libre ; mais l'âme est déterminée à vouloir ceci ou cela par une cause qui est aussi déterminée par une autre [...] et ainsi à l'infinie » Spinoza, Éthique, Livre II, prop. XLVIII
    "Je dis donc qu'un homme est pleinement libre dans la mesure où il est dirigé par la raison; car c'est dans cette mesure qu'il est déterminé à agir par des causes qui peuvent être adéquatement comprises à partir de sa seule nature", tandis que "l'impuissance consiste en cela que l'homme se laisse passivement conduire par les choses extérieures à lui [...]". Spinoza,
     Éthique, partie III, proposition 48.
    « L'Homme possède le libre-arbitre, ou alors les conseils, les exhortations, les préceptes, les défenses, les récompenses, et les châtiments seraient vains » St Thomas d'Aquin,
     Somme théologique, I, q. 83, a. 1, rép.
    « Expliquer la liberté, c'est la détruire » Kant.


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